Morgane Besse, des accessoires pour cyclistes 100% maille et matières naturelles

Tu es en formation continue à l'école depuis novembre 2022, peux-tu parler de ton parcours avant de la rejoindre, et de ton expérience à l'école ?

Après un bac STI Arts Appliqués, j'ai étudié dans une école d'architecture. Après mon diplôme, je me suis spécialisée en environnement et je travaille depuis 7 ans dans des structures qui promeuvent la construction durable. Cela fait également 7 ans que je couds et tricote mes vêtements.

En 2021, j'ai acquis par curiosité une machine à tricoter double fonture et j'ai suivi les cours du soir de l'École de la Maille de Paris pour apprendre à dompter ce nouvel outil. Ces 6 premières séances de 3 heures m'ont permis d'acquérir les bases du tricot machine. Après un an d'expérimentations solitaires, j'ai décidé que ce loisir-passion deviendrait mon métier à moyen terme, pour avoir une pratique professionnelle plus manuelle, créative et en accord avec mes valeurs.

Je me suis alors inscrite à la formation continue de l'École de la Maille de Paris avec l'objectif de développer une collection d'accessoires tricotés à la machine et créer mon entreprise. Un passage à temps partiel dans mon travail actuel m'a permis de dégager du temps pour me consacrer à ce projet.

La formation continue a été pour moi un véritable programme d'accompagnement puisqu'un an après avoir démarré, j'ai lancé la première collection de ma marque - bifurq - via une campagne de précommande.

Les trois professeures sont diplômées de l'École de la Maille de Paris, elles ont chacune des expériences et sensibilités différentes et complémentaires. J'ai pu bénéficier de leurs conseils et expertises, c'était très enrichissant ! Les promotions sont petites : nous n'étions que 4 élèves. Nous avons chacune pu bénéficier d'un suivi individuel et personnalisé. 

Peux-tu nous dire quelles compétences singulières l’École t’a données qui te sont utiles aujourd’hui ?

La maille me permet de sélectionner les fils avec lesquels je tricote pour privilégier des matières 100% naturelles et les plus locales possibles. J'ai choisi de travailler la laine, car c'est une matière vivante avec des propriétés thermorégulatrices très intéressantes. Mes fournisseurs participent à revaloriser la laine française : toutes les étapes de transformation de la matière, de la toison du mouton au cône, sont réalisées dans le sud-ouest de la France.

J'aime aussi la maille car le tricotage est une technique réversible, donc plus durable : si on se trompe ou que la pièce n'est pas aux bonnes dimensions, il est possible de détricoter / retricoter !

Quel est ton projet après cette formation ?
Mon objectif est de développer birfurq en proposant d'autres collections ! La première est composée de 5 accessoires à destination des cyclistes régulier.e.s : un foulard multi usages, un cache-cou polyvalent et trois plastrons. Ce sont des pièces que j'ai d'abord tricotées pour mon usage personnel, car la pratique quotidienne du vélo a impacté la façon de me vêtir. Je ne porte plus de manteaux, de bonnets et d'écharpes, car ils me font transpirer, contraignent mes mouvements, ou empêchent le port du casque. En cherchant des alternatives, j'ai principalement trouvé des articles sportswear, peu compatibles avec mes goûts, et fabriqués dans des matières synthétiques polluantes.

Avec bifurq je souhaite proposer une alternative. Les accessoires sont donc :

- réalisées avec des fils 100% matières naturelles : la laine et le lin

- pensés pour l'usage du vélo, mais ils peuvent être portés dans bien d'autres contextes. Ils s'intègrent dans un vestiaire du quotidien : ce sont avant tout de belles pièces qui tiennent chaud !

L'École de la Maille de Paris m'a accompagnée dans son développement, tant sur le processus de création que sur des éléments techniques de modélisme et de réalisation. Cette première collection n'aurait sans doute jamais vu le jour sans elle !